
Dans un monde déformé : Réflexions sur la guerre Israël‑Gaza
Un voyage émotionnel à travers le conflit, le deuil partagé et le désir universel de paix
Quand la guerre devient un bruit de fond…
Lorsque les bombes tombent si souvent que nous ne sursautons plus,
Lorsque les photos d’enfants ensanglantés deviennent des « contenus sensibles »,
Lorsque la douleur devient banale -
Alors, que devient notre humanité ?
Ce blog n’est pas un manifeste politique.
Ce n’est pas une leçon de géopolitique.
C’est une pause.
Un souffle.
Une tentative d’humanité dans une époque qui la rogne chaque jour.
Où étiez-vous quand tout cela a (re)commencé ?
Je me souviens de cette matinée de juin 2025, assis devant mon café, lorsque les premiers titres ont défilé.
Encore une attaque. Encore des morts. Encore une escalade.
Mais je n’ai pas réagi.
Pas d’émotion. Pas de choc. Pas même de larmes.
Juste un silence résigné.
Non pas parce que je suis insensible -
Mais parce que je suis engourdi.
Et peut-être vous aussi.
Cette guerre, ce conflit, ces images… elles reviennent en boucle.
Un traumatisme répétitif.
Et plus on voit, moins on ressent.
La fatigue empathique - et le tri inconscient des douleurs
Il y a un nom pour ce phénomène : la fatigue de compassion.
Nous sommes bombardés de tragédies.
Gaza. Ukraine. Soudan. Éthiopie. Yémen. L’école d’à côté.
Nos cœurs ne peuvent pas tout contenir.
Alors ils s’endurcissent.
Mais plus grave encore - nous hiérarchisons la douleur.
Certaines vies attirent les larmes.
D’autres, des débats.
Et d’autres encore, un simple défilement vers le bas.
Ce n’est pas que nous ne voulons pas ressentir.
C’est que le monde moderne nous a appris à doser notre compassion comme une ressource rare.
Mais que perdons-nous lorsque nous cessons de pleurer pour ceux que nous ne connaissons pas ?
Ce que la guerre détruit vraiment
La guerre ne détruit pas que des immeubles.
Elle ronge la mémoire. Elle efface les futurs.
Elle transforme les berceuses en bruits de sirènes.
Elle enseigne aux enfants que la maison n’est pas un abri, mais une cible.
« À chaque fois que je nettoie le sang sur le visage d’un enfant, je me dis : tant que je peux le faire, il reste de l’espoir. Si je perds ça, alors tout est perdu. »
- Une infirmière à Gaza, lettre non publiée
Ces mots me hantent.
Et pourtant, dans cette tristesse, je ressens une étrange force.
Celle de ceux qui refusent de désespérer.
De quel côté êtes-vous ?
C’est souvent la première question qu’on vous pose.
Mais c’est la mauvaise.
La vraie question est :
De quel côté est la vie ?
Quand la polarisation remplace la compassion, nous arrêtons d’écouter.
Nous commentons. Nous débattons.
Mais nous ne ressentons plus.
« Dans un monde sans éducation à la pensée critique ni à l’empathie, on apprend à gagner des débats mais pas à comprendre. »
L’érosion de l’espoir
La guerre tue les gens,
Mais ce qu’elle étouffe lentement - c’est l’espérance.
Et pourtant…
Un père à Tel-Aviv raconte des histoires de paix à ses enfants, au lieu des nouvelles du soir.
Une jeune femme à Gaza peint des arbres sur des murs effondrés.
Un médecin, les mains pleines de cendres, murmure encore des prières.
Ce ne sont pas des anecdotes.
Ce sont des actes de résistance spirituelle.
Ce que vous voyez vous façonne
Chaque image, chaque vidéo, chaque tweet laisse une trace.
Mais nous ne nous demandons pas assez souvent :
- Pourquoi ai-je cliqué ?
- Pourquoi ai-je partagé celui-ci et pas celui-là ?
- Pourquoi ai-je réagi à cette souffrance, et pas à une autre ?
Notre empathie est devenue algorithmique.
Filtrée. Biaisée.
Et pourtant, toujours notre responsabilité.
La voie du milieu : comprendre sans justifier
Certaines traditions spirituelles enseignent le concept d’un « troisième chemin » -
Ni celui de la neutralité froide,
Ni celui de la prise de parti aveugle.
Mais un lieu sacré où l’on peut honorer la douleur des deux côtés sans perdre son intégrité.
Pas pour dire que « tous se valent ».
Mais pour reconnaître que toute vie compte.
Et que toute souffrance mérite qu’on l’écoute.
Que faire ? Quand tout semble trop grand
Voici la partie la plus difficile.
Car la réponse n’est ni claire, ni simple.
Mais elle existe.
- Informez-vous au-delà des titres.
- Lisez des voix de terrain. Écoutez ceux qui vivent la guerre, pas seulement ceux qui l’analysent.
- Amplifiez les histoires humaines.
- Pas les slogans. Pas les généralisations. Pas les chiffres froids.
- Soutenez les ONG vérifiées qui fournissent de l’aide humanitaire.
- Parlez. Même si vous tremblez.
- Démarrez des conversations inconfortables. Surtout avec ceux qui ne pensent pas comme vous.
- Et surtout -
- N’anesthésiez pas votre cœur.
Le deuil collectif a besoin d’un langage
La guerre nous a volé nos mots.
Nous ne savons plus pleurer ensemble.
Nous ne savons plus nous taire ensemble.
Chaque larme est suspecte.
Chaque silence, politique.
Mais quelque part, une mère serre toujours son enfant au milieu des gravats.
Et lui chuchote : « J’espère que le soleil se lèvera demain. »
Et si ce simple espoir était suffisant pour mériter d’être écouté ?
Une fin sans conclusion
Je ne terminerai pas ce billet avec une conclusion bien ficelée.
Parce que rien n’est terminé.
Ni les bombes.
Ni les larmes.
Ni le besoin de paix.
Mais peut-être pouvons-nous,
En tant qu’êtres humains,
Commencer par une chose simple :
Ressentir.
Écouter.
Agir.
« La paix n’est pas seulement l’absence de guerre. C’est la présence d’une compréhension profonde. »
- Anonyme
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