
Clarity & Growth : J’étais productif, mais je tournais en rond
Le piège silencieux d’une activité constante sans réelle avancée.
Personne ne m’avait dit que la productivité pouvait devenir une addiction.
Pas une bonne addiction.
Pas celle qui est posée, centrée, alignée.
Je parle de celle qui vous pousse à toujours faire quelque chose, à culpabiliser quand vous vous reposez, à stresser quand vous ralentissez, et à vous sentir vide même après avoir coché quinze cases.
Je l’ai appris à mes dépens.
Ça a commencé par un sentiment d’euphorie
Quand j’ai découvert le monde du développement personnel et de la création en ligne, j’étais à fond.
Podcasts. Tableaux Notion. Time-blocking. Bilan de vie.
J’ai tout consommé. Et tout appliqué.
Je me sentais vif, maître de moi, vivant.
On me disait : “Tu es super discipliné.”
Et j’aimais bien ça. Peut-être un peu trop.
Alors j’ai continué - routines matinales, livres sur la productivité, détox dopamine.
Chaque jour, je construisais des systèmes.
Mais au fond… rien ne bougeait vraiment.
J’étais organisé… mais pour quoi ?
J’optimisais ma vie, mais je ne la vivais pas
C’est là que les choses ont commencé à se brouiller.
Je me levais, je consultais mon habit tracker, j’écrivais dans mon journal… puis je passais deux heures à “planifier” ma journée - sans rien produire de concret.
J’ai construit tout un espace de travail dans Notion… et je le restructurais chaque semaine.
Je suivais même ma consommation d’eau, comme si ça allait débloquer un état de flow magique.
Mais l’écriture que je voulais faire ?
Le projet qui me tenait à cœur ?
Il restait intact.
Je lisais des articles comme celui-ci sur l’autoamélioration durable, et je hochais la tête. Mais au fond, je ne vivais pas ce que je comprenais.
Je consommais de la clarté - je ne l’habitais pas.
Le déclic est venu un mardi après-midi, anodin.
Ma to-do list avait 23 éléments.
J’en avais coché 17.
Et pourtant… je me sentais en retard.
L’illusion de bouger
Un soir, j’étais assis devant mon ordi. J’avais “travaillé” cinq heures - essentiellement à organiser mes onglets, modifier mes workflows, trier mes dossiers Google Drive.
Je me suis dit : “Pourquoi je suis épuisé mais pas satisfait ?”
Parce que je poursuivais le mouvement, pas le progrès.
Être productif me donnait une illusion de contrôle.
Mais c’était aussi un moyen de fuir.
Si je suis toujours occupé, je n’ai pas à me poser les vraies questions :
- Est-ce que je travaille sur la bonne chose ?
- Est-ce que je construis une vie qui m’enthousiasme - ou simplement une vie “présentable” ?
Et puis je suis tombé sur cette phrase dans un article sur la stratégie de vie :
“Parfois, ton obsession du planning cache ta peur de t’engager.”
Ça m’a frappé en plein cœur.
Ce dont j’avais vraiment peur
La vérité ? Le “vrai travail” me faisait peur.
Écrire régulièrement ?
C’était prendre le risque de mal écrire.
Lancer un projet ?
C’était prendre le risque d’être rejeté.
Dire non à des choses ?
C’était risquer de décevoir.
Alors à la place, je microgérais ma vie.
C’était plus “sûr”.
Ça ressemblait à du progrès.
Mais ça n’en était pas.
La lente remontée
Sortir de ce schéma n’a pas été spectaculaire.
Je n’ai pas supprimé toutes mes applis.
Je ne suis pas parti méditer dans une forêt.
J’ai juste fait trois choses simples :
- Arrêté de tout suivre.
- J’ai supprimé 90% de mes outils. Gardé un carnet papier et une to-do list.
- Remplacé “optimiser” par “terminer.”
- Une tâche par jour. Un vrai truc. Écrire un paragraphe. Finir une idée. Petit, mais réel.
- Laissé la place au silence.
- Plus de podcast en marchant. Juste… marcher. Être là. M’ennuyer un peu.
Au début, j’avais l’impression de ne rien faire.
Puis la culpabilité a commencé à disparaître.
Et la clarté est arrivée.
Pas grâce à une nouvelle app - grâce au calme.
Ce que j’ai appris (aucun outil ne me l’avait montré)
La productivité, ce n’est pas du contrôle.
C’est de la clarté.
Et la clarté ne vient pas des outils.
Elle vient du courage de faire ce que tu repousses.
Quand j’ai arrêté de tout vouloir faire…
J’ai enfin avancé sur ce qui comptait.
Ce basculement - de la performance vers la présence - a changé ma relation au temps.
Certains jours, j’écris 200 mots.
D’autres, je range la cuisine et je me repose.
Les deux comptent… s’ils sont choisis, pas subis.
Une leçon tranquille
Si tu te sens débordé malgré tous tes efforts, pose-toi la question :
“Est-ce que je suis vraiment productif - ou est-ce que j’évite ce qui compte vraiment ?”
Parfois, le geste de productivité le plus puissant, ce n’est pas d’en faire plus…
C’est de faire moins de bruit, et d’affronter enfin ce que tu esquives depuis longtemps.
Tu n’as pas besoin de plus de discipline.
Tu as besoin de moins de distractions.
C’était ça, ma clarté.
Peut-être que c’est la tienne aussi.