
Clarté & Croissance : J’ai perdu pied en poursuivant la vie des autres
Clarity & Growth ne naît pas toujours du calme - parfois, elle vient d’un effondrement personnel.
Je ne l’ai pas compris tout de suite.
En fait, pendant longtemps, j’étais fier du chaos - mon agenda Google saturé, mon énergie à impressionner, les compliments qu’on me faisait : “Tu es tellement motivé·e.”
Mais en réalité, je courais après une réussite qui n’était pas la mienne.
Et j’ai fini par m’effondrer - tout doucement.
Une stratégie de vie… copiée
J’ai construit ma vie comme une check-list :
Études ? ✔️
Diplôme “sécurisé” ? ✔️
Un bon poste, de bonnes performances, toujours dire oui ? ✔️✔️✔️
À 28 ans, j’avais un joli titre, quelques économies, et assez de likes sur LinkedIn pour avoir l’air d’avoir tout compris.
Mais intérieurement, je me vidais.
Mon travail ne me parlait pas.
Il ne vibrait pas.
Je passais mes journées à jouer un rôle : celui de la personne dynamique, claire, performante. Ce n’était pas moi.
Mais quand tu as grandi en croyant qu’il fallait “assurer”, performer, répondre aux attentes… tu as du mal à reconnaître que tout ça n’a plus de sens.
Alors je n’ai rien dit.
Jusqu’à ce que ça craque.
Le burn-out n’était pas un feu - c’était le brouillard qui se dissipait
Les signes sont arrivés par vagues.
Je relisais dix fois le même mail sans l’envoyer.
J’annulais des rendez-vous qui pourtant me faisaient envie.
Je devenais jaloux·se des gens qui menaient une vie plus lente - les artistes, les blogueurs inconnus, les gens qui ouvraient des cafés sans followers.
Un jour, en visio, mon manager m’a dit :
“Je sais que tu es fatigué·e. Tiens bon encore un peu.”
Cette phrase m’a brisé·e.
Parce que je ne voulais plus “tenir bon”.
Je voulais arrêter.
J’ai fermé l’ordi, je me suis assis·e par terre, et j’ai pleuré pendant trente minutes. Pas de tristesse - mais de lucidité.
J’avais bâti une vie que je n’avais jamais choisie.
Revenir à soi, c’est laisser mourir des morceaux
Je n’ai pas tout quitté du jour au lendemain.
Je ne suis pas ce genre de film.
Mais j’ai commencé quelque chose de plus difficile :
désapprendre.
J’ai cessé de glorifier la productivité.
J’ai arrêté de courir après le prochain “gros projet”.
J’ai recommencé à écrire - pour moi, en secret, mal, mais librement.
J’ai lu des histoires de gens qui s’étaient effondrés, puis reconstruits. Celle-ci m’a beaucoup parlé.
Puis j’ai testé, doucement.
J’ai renégocié mes horaires.
J’ai lancé quelques missions freelance.
J’ai ouvert un blog que personne ne lisait - mais écrire, c’était respirer.
Je ne reconstruisais pas une carrière.
Je reconstruisais une personne.
Le coût invisible d’une vie désalignée
Le plus douloureux n’a pas été le burn-out.
C’était de devoir lâcher l’image que j’avais de moi.
J’ai réalisé que les qualités qu’on admirait chez moi - efficace, rapide, disponible - n’étaient pas celles qui me faisaient vibrer.
J’avais mis de côté celle ou celui qui écrivait des longues réflexions, qui posait des questions étranges, qui prenait le temps.
Cette personne-là n’est pas “scalable”.
Elle ne coche pas les cases RH.
Mais c’est moi.
Et la laisser mourir à petit feu ?
C’est ça, l’échec silencieux qu’on ne voit pas sur LinkedIn.
Une réussite douce, plus vraie
Aujourd’hui, je gagne moins qu’avant.
Je n’ai pas de plan à 5 ans.
Je ne sais même plus quoi écrire dans ma bio.
Mais je respire mieux.
Je construis lentement.
J’écris souvent.
Je dis “non” plus vite.
Et quand une semaine passe sans que j’aie produit quoi que ce soit… je ne panique plus.
Parce que parfois, comme ce texte l’explique, le repos fait partie du rythme.
Ce que je dirais à l’ancien·ne moi
Si je pouvais parler à moi-même, version 2021, je dirais juste :
“Tu n’as pas à faire semblant. Ce que tu poursuis ne te correspond pas.”
La clarté ne ressemble pas à une grande révélation.
C’est souvent juste un retour lent, vers toi.
Et parfois, échouer dans une mauvaise stratégie est le seul chemin vers la bonne.
💭 Une invitation douce pour toi
Si toi aussi tu te sens un peu “à côté”… demande-toi :
- À qui appartient la stratégie que je suis ?
- Quelle partie de moi ai-je mise de côté pour être “pratique” ?
- Et si je récupérais une seule chose… juste pour moi ?
Tu n’as pas besoin de tout brûler.
Mais tu peux peut-être…
laisser tomber ce qui ne t’appartient pas.