Pourquoi aimons-nous les mauvaises personnes ? Et comment rompre le cycle
Blessures émotionnelles, croyances inconscientes et sabotages silencieux de l’amour sain
Certaines histoires d’amour ressemblent plus à des tourments intérieurs qu’à des refuges. Et pourtant, on y revient. Encore et encore. Les visages changent, les noms aussi. Mais le schéma reste identique.
Pourquoi tombons-nous amoureux des mauvaises personnes ?
Et surtout - comment sortir de cette boucle douloureuse ?
Ce n’est pas juste une question de goût. C’est une question d’histoire personnelle. Une blessure, souvent invisible, nous pousse à rejouer les mêmes scènes, avec de nouveaux partenaires. Ce n’est pas une faiblesse. C’est un appel à guérir.
La douleur familière est plus rassurante que la paix inconnue
L’amour sain peut paraître étrange à celui ou celle qui n’y a jamais goûté.
Quand on grandit avec un amour conditionnel - où il faut faire pour être aimé, où l’amour est instable ou lointain - on intègre ce chaos comme normal.
Et plus tard, adulte, on y retourne sans même s’en rendre compte. On confond l’intensité avec la connexion. On prend l’anxiété pour de l’alchimie.
Ce phénomène de répétition des schémas relationnels est brillamment exploré ici
Vous ne choisissez pas avec le cœur - vous suivez un script inconscient
Ce n’est pas votre faute. Ce que vous cherchez chez l’autre, c’est ce que vous n’avez pas reçu enfant. L’amour. L’attention. La sécurité.
Votre cerveau émotionnel pense : “Si cette personne difficile finit par m’aimer… alors je suis digne d’amour.”
Mais vous ne cherchez pas un partenaire. Vous cherchez une réparation. Une justice émotionnelle.
Pourquoi tu choisis toujours la même personne dans un corps différent ? Ce n’est pas un hasard
Est-ce de l’amour… ou une tentative de vous sauver à travers l’autre ?
“Est-ce que j’aime vraiment cette personne ? Ou est-ce que j’aime la version de moi-même que je pense devenir si cette personne m’aime ?”
Souvent, on veut guérir une vieille douleur en obtenant l’amour de quelqu’un qui lui ressemble.
Mais ce que vous n’avez pas reçu d’un parent émotionnellement indisponible, vous ne le recevrez pas d’un partenaire qui l’est aussi.
Mon histoire : aimer le chaos, croire que c’est de la passion
J’ai aimé un homme brillant, mystérieux, mais froid. Il m’ouvrait son cœur par éclairs, puis me rejetait sans raison.
J’ai cru que je pourrais le “réparer”. Que mon amour serait assez fort pour le faire changer.
Mais j’ai compris qu’il ne voulait pas changer. Et que moi, je voulais juste prouver que j’étais aimable.
C’était moi que je devais guérir, pas lui.
On confond "complexe" avec "profond"
Beaucoup de gens appellent la toxicité "complexité".
On se dit : “Il est blessé”, “Il a juste besoin de temps”, “Je suis la seule à le comprendre.”
Mais souvent, ce qu’on nomme "profondeur", c’est juste de la douleur recyclée.
Ce qui freine réellement votre croissance émotionnelle ? Ignorer vos émotions
Les liens traumatiques ne sont pas de l’amour
Quand une personne vous traite bien une fois sur dix, mais vous rejette le reste du temps - votre cerveau devient dépendant.
Ce n’est pas de la passion. C’est de la dopamine et du cortisol. C’est un attachement basé sur le traumatisme.
Ce genre de lien est difficile à rompre. Car ce n’est pas logique. C’est corporel. Il faut déprogrammer la réaction.
6 étapes émotionnelles pour briser le schéma
1. Identifiez la blessure d’origine
Est-ce la peur d’être abandonné·e ? D’être invisible ? De ne pas suffire ?
2. Réécrivez votre script
Remplacez : “Je dois être parfaite pour mériter l’amour.”
Par : “Je mérite l’amour même sans effort.”
3. Observez vos réactions physiques
Parfois, on fuit l’amour sain parce qu’il est trop… calme.
Mais ce calme, c’est la sécurité.
4. Ne justifiez plus les signaux d’alerte
S’il vous fait douter, pleurer, quémander : ce n’est pas une “connexion spéciale”.
5. Faites le deuil de ce que vous n’avez jamais eu
Acceptez que vos parents, partenaires ou amis n’ont pas su aimer comme vous en aviez besoin.
Pleurez-le. Honorez ce manque.
6. Apprenez à recevoir un amour stable - même s’il semble “ennuyeux” au début
Le chaos n’est pas une preuve d’amour. La paix, si.
Le vrai amour commence par soi
Avant de trouver la bonne personne, il faut devenir celle ou celui qui sait se traiter avec douceur.
Vous devez vous offrir ce que vous cherchez à l’extérieur :
écoute, présence, respect.
Voici un article sur ces petites habitudes qui changent tout
Quelques questions pour vous reconnecter à vous-même :
- Qu’est-ce qui me semble “normal” dans une relation, même si c’est toxique ?
- Quel a été le tout premier modèle d’amour dans ma vie ?
- Est-ce que je ressens de la gêne quand quelqu’un me traite bien ?
- Ai-je déjà rejeté quelqu’un simplement parce qu’il m’aimait sincèrement ?
- Que suis-je prêt·e à changer en moi pour accueillir un amour vrai ?
Conclusion : vous pouvez sortir de cette boucle
Ce n’est pas votre faute si vous avez aimé la mauvaise personne. C’était votre inconscient qui espérait réparer une blessure.
Mais maintenant que vous en avez conscience, vous pouvez choisir autrement.
Et la prochaine fois que quelqu’un vous attire, demandez-vous :
Est-ce que cette personne me nourrit - ou me vide ?
Parce que l’amour, le vrai, ne vous fera jamais douter de votre valeur.